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Mon positionnement concernant ce dispositif

Depuis le 5 avril 2022, il existe un dispositif gouvernemental qui permet le remboursement de 8 consultations.
Ce dispositif est MonPsy (à ne pas confondre avec Monpsy qui n'a strictement rien à voir).
Sa description est sur le site du gouvernement. Les psychologues qui souhaitent devenir "psychologues volontaires CPAM" sont tenus à des contraintes qui ne leur permettent pas d'assurer un travail psychothérapeutique de qualité, et qui ne leur permettent pas non plus de respecter leur code de déontologie auquel ils tiennent tant.

Ils devront, par exemple, déroger à un des articles les plus importants, celui qui oblige un psychologue à garder le secret professionnel. C'est pourtant une condition indispensable et obligatoire selon notre code de déontologie pour que le patient se sente en confiance. Lorsqu'un patient se sent "bloqué" dans sa parole, je le rassure en lui disant que je peux tout entendre et que je suis tenue au secret professionnel.
Avec le dispositif MonPsy, cette confidentialité n'est plus de mise. Le psychologue travaille sous la coupe de votre médecin de famille, qui lui même partage les informations données avec la CPAM. Le premier rdv est un entretien d'évaluation. Le compte rendu est envoyé à votre médecin. Le dernier rdv est un entretien de bilan, qui, à nouveau, est envoyé au médecin. Pour rencontrer un psychologue du dispositif, vous devez d'abord expliquer votre situation à votre médecin car c'est lui qui décide si oui ou non vous pouvez bénéficier du dispositif. Il y a tout un tas de critères d'exclusion (comme ne pas aller trop mal par exemple... non non ce n'est pas une blague), ne pas avoir été sous antidépresseurs, anxiolytiques, et autres médicaments agissant sur l'aspect psychologique dans les 6 derniers mois et durant tout le suivi psychologique, etc. Si votre médecin détermine à tort que vous y avez droit, vous ne serez pas remboursé (la sécurité sociale a accès à beaucoup d'informations vous concernant).
Le dispositif est ouvert à 1000 psychologues volontaires sur 28 000 libéraux que nous sommes. L'ouverture à 3000 est prévue avant fin 2024. Les psychologues volontaires doivent être psychologues psychothérapeutes mais ne doivent pas pratiquer de psychothérapie (chercher l'erreur). Ils doivent "accompagner" seulement. Cette standardisation gomme les spécificités de chaque professionnel. Le patient ne peut donc plus choisir son type de suivi car tous proposent une seule chose: un accompagnement psychologique "bas de gamme" de 6 séances (8 moins la première d'évaluation et la dernière de bilan). Chaque séance a une durée d'environ 30 minutes. L'Hypnose Thérapeutique, l'EMDR, les TCC et toute autre pratique psychothérapeutique sont donc, de fait, exclues. Alors que nous connaissons aujourd'hui toute l'efficacité de ces psychothérapies dites de nouvelle génération.
C'est un grave retour en arrière qui signe la fin de notre métier tel que nous le connaissons aujourd'hui.
Nous, les psychologues, sommes les premiers déçus car nous attendions depuis longtemps la reconnaissance de notre travail et son remboursement par la CPAM. Mais si nous entrons dans ce dispositif nous nous tirons une balle dans le pied. Et ce sont les patients qui en feront les frais.

La consultation psychologique gratuite existe déjà en CMP, CMPP, CMPEA. Le gouvernement ne souhaitant pas créer de nouveaux postes de psychologues fonctionnaires pour palier à la longue attente de rdv, on nous demande à nous, psychologues du privé, de "prendre sur nous", de fournir une sorte d'effort patriotique pour le mieux-être des français. Et ce, en nous détournant de la qualité au profit de la quantité. Et tout comme les infirmières de l'hôpital pendant le COVID, aucune reconnaissance ne suivra notre sacrifice. Ne vous laissez pas avoir par les médias qui n'ont pas creusé le sujet et qui qualifient ce dispositif de grande avancée sociale, c'est tout le contraire en réalité. 

C'est donc par respect pour vous, pour ma pratique professionnelle et pour le métier de Psychologue que j'ai décidé de ne pas entrer dans le dispositif Monpsy.

Pour ne pas niveler ma pratique vers le bas, j'ai choisi, comme 96% des psychologues, de rester libre de pratiquer comme je l'entends. Si ce dispositif est amélioré, je reverrais mon positionnement. En attendant, mon suivi psychothérapeutique reste non remboursé par la sécurité sociale, même si vous êtes muni d'une ordonnance médicale. Néanmoins, certaines mutuelles prennent en charge la totalité ou une partie de vos consultations. N'hésitez pas à contacter votre mutuelle. 

Remboursement Sécurité Sociale: À propos
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